Symbole de résistance d’une France qui est et demeurera avant tout une idée, qui continuera à vivre tant que des Français, humbles ou illustres, la feront vivre, l’anniversaire de l’appel du 18 juin est un formidable enseignement pour toutes celles et tous qui se battent pour une certaine idée de la politique. Pour nous qui demeurons convaincus que le gaullisme, cet idéal de la « France éternelle », a préexisté au Général et lui a survécu, l’Appel du 18 juin reste par excellence un geste fondateur d’une actualité intacte car il rappelle la nécessaire exigence de résistance, de vérité et d’intégrité, dont devraient répondre nos dirigeants devant les Français. Les nombreuses affaires politico-financières, mettant en cause pèle-mêle anciens candidats à l’élection présidentielle, ministres en exercice, chefs de partis, trublions du business, caciques et entourages, jettent injustement le discrédit sur les élus honnêtes, de loin les plus nombreux, et font monter inexorablement la colère et l’abstention dans notre pays. Face à la défiance toujours plus grande, qui s’est aggravée depuis l’élection de François Hollande, entre une classe politique accusée par les Français de se servir avant de servir et le peuple, nous, gaullistes, souhaitons un renouvellement de celle-ci. Nos concitoyens, en particulier les jeunes qui pour beaucoup voient leur avenir hors de France, vivent après chaque élection les mêmes désillusions de politiciens qui se gargarisent avant le vote de toujours plus de promesses pour, une fois parvenus au pouvoir, les trahir sans aucun scrupule. L’appel du 18 juin est un symbole de liberté, c’est-à-dire de résistance à la pseudo-fatalité. Notre pays n’est plus libre de ses choix fondamentaux. Sans légitimité, sans pouvoir de faire ou de défaire, sans capacité ni surtout volonté dans ses sphères dirigeantes de dire non à des technocrates non élus, la France sombre. Notre pays doit savoir dire non, car « à force de dire oui à tout, on disparaît soi-même », selon l’impérissable mot du Général de Gaulle. Et l’Europe comme la mondialisation ne nous condamnent pas, comme ne cessent de l’ânonner les chiens de garde de la pensée unique, au renoncement et à la dépendance. Au contraire, c’est en affirmant et en s’appuyant sur ce que nous sommes que nous parviendrons, comme tous les pays qui tirent leur épingle du jeu, à surmonter l’incertitude des temps. Nos représentants doivent placer d’urgence au cœur de leur projet le combat pour un dévouement sans faille à l’intérêt public face aux gaspillages, aux dépenses somptuaires et à l’assistanat, et cela passe nécessairement, au préalable, par la reconquête de notre liberté.