L’Europe contre la frite belge
Créé par cmonaktu le 26 juin 2017 à 16 h 54 min | Dans : politique
Le ministre flamand du Tourisme part en guerre contre Bruxelles, qui met en garde contre la présence d’une substance cancérigène dans la spécialité belge. En cause, son mode de cuisson légendaire. Il s’appelle Ben Weyts, et s’inquiète pour un des emblèmes de son pays, la frite. D’après le ministre flamand du tourisme, l’Union européenne menace « la culture de la frite » au nom de la lutte contre l’acrylamide, un composé chimique qui se forme quand des aliments contenant de l’amidon sont cuits à très haute température. Un cri d’alarme lancé ce dimanche dans le journal flamand Het Laatste Nieuws, qui fait suite à une lettre de sa part adressée au commissaire européen chargé de la Sécurité alimentaire, Vytenis Andriukaitis. Ben Weyts affirme toutefois « soutenir le combat » contre l’acrylamide, une substance qui a été reconnue cancérigène pour les animaux, et qui se forme également sur le pain grillé, les céréales et les chips. Oui mais voilà, « il est important de procéder avec prudence et de ne pas prendre des mesures qui auraient des conséquences non voulues et considérables pour notre riche tradition gastronomique », explique le ministre, traduit par Sudinfo, au commissaire. Car ce qui donne aux frites belges leur goût inimitable, légèrement caramélisé, c’est qu’elle sont cuites deux fois. Une fois à température moyenne, l’autre à température plus élevée, confirme France 3 Régions Hauts-de-France. Cette tradition ne s’arrête pas à la frontière. Que suggère le ministre, membre du parti indépendantiste flamand? Ne renoncer en aucun cas à la double cuisson, élevée au rang de patrimoine culturel. Il se fait reprendre à la volée dans Het Laatste Nieuws par le député européen écologiste Bart Staes, qui lui reproche de « mettre en danger la lutte contre le cancer de façon polémique. » Des frites une fois par semaine, « c’est déjà trop », estimait en 2015 pour Le Soir Alfred Bernard, toxicologue à l’Université de Louvain. La Commission européenne a toutefois démenti ce mardi toute velléité de mettre à mal le patrimoine culturel belge. « La Commission n’a aucune intention de bannir la frite belge ou tout autre type de frite qui existe. Elle est très attachée aux aspects culinaires dans nos Etats membres », a déclaré Margaritis Schinas, sa porte-parole.
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