novembre 2017

Archive mensuelle

Quand tu peux faire ton parfum

Créé par le 23 nov 2017 | Dans : loisirs

Dans la famille « Première fois », je demande : la création de parfum ! La semaine dernière, j’ai effectivement réalisé une expérience inédite : j’ai conçu mon propre parfum au cours d’un atelier de parfum à Paris. Cette activité sensationnelle (au propre comme au figuré) m’avait été offerte à l’origine par un couple d’amis. J’ai remercié poliment… puis ai totalement oublié. Heureusement que mon agenda vivant (ma femme) m’en a rappelé l’existence : j’ai ainsi pu my rendre juste avant la date limite de validité du bon ! Et au final, je suis plutôt content de l’avoir fait. Car une fois lancé, on s’amuse comme un gosse ! On ne voit pas du tout le temps défiler ! L’atelier ne ressemble pas vraiment à ce qu’on pourrait imaginer de prime abord : on a plutôt le sentiment qu’il s’agit d’un petit labo scientifique, en légèrement plus raffiné. Chaque apprenti-parfumeur est placé devant un orgue à 3 niveaux où trônent plus de 120 flacons d’essences de toute sorte. A cela s’ajoutent deux verres gradués, des languettes, des seringues et du papier afin de rédiger la formule. On ne mélange pas les essences à l’aveugle. On construit le parfum en se basant sur la pyramide olfactive. En premier lieu, la note de fond, la plus puissante, et qui est à la base du parfum : elle est élaborée avec des essences tenaces et elle peut rester plusieurs jours. Ensuite la note de cœur, qui définit l’identité du parfum : elle dure entre 2 et 10 heures. Et pour finir la note de tête, celle que l’on sent en premier dans le parfum, mais qui est éphémère, puisqu’elle disparaît à peine 2 heures après vaporisation. Si on est libre de choisir la direction qu’on souhaite donner à sa réalisation, on est accompagné tout du long par un professionnel, qui nous précise les mariages réussis ou rebutants entre certaines fragrances. Heureusement qu’il est là, car certains mélanges virent rapidement au patchouli, voire au désodorisant pour toilettes ! Mais le plus difficile, c’est tout de même de ne pas trop réfléchir. C’est un art loin d’être évident, pour un cérébral tel que moi. Il faut se laisser porter par son instinct, par son nez. Mais le jeu en vaut à la chandelle : à la fin de cet atelier de parfum, on a son parfum rien qu’à soi, une création unique qui ne ressemble qu’à soi ! Pour en savoir plus, je vous suggère la lecture du blog sur cet atelier de parfum à Paris qui est très bien fait sur le sujet.

parfum (8)

Le confort moderne

Créé par le 22 nov 2017 | Dans : société

A 91 ans, Roger Fatus est un designer heureux. Officiellement à la retraite depuis 1992, il vient de signer un contrat avec Disderot. Ce fabricant français de luminaires emblématique des années 1950 l’a contacté pour rééditer deux lampes dessinées à l’époque, et lui en commander une nouvelle. Dans la foulée, la marque a aussi ressorti un lampadaire du Néerlandais Dirk Jan Rol, 88 ans, dont plus de soixante passés en France. L’un et l’autre faisaient partie des Jeunes Loups, un groupe héritier du Bauhaus qui a révolutionné l’aménagement des intérieurs français de l’après-guerre. Pierre Guariche, Joseph-André Motte, Alain Richard, Michel Mortier… Après la reconstruction, ces designers ont proposé un mobilier « qui répondait aux critères de la société de consommation naissante avec des meubles beaux et simples », rappelle l’historien Pierre Gencey. De cette période pourtant, les éditeurs et le grand public n’ont retenu que le travail de leurs aînés, les précurseurs Le Corbusier, Jean Prouvé ou Charlotte Perriand, et celui de leur acolyte Pierre Paulin. Jusqu’à cet automne qui voit enfin les Jeunes Loups ressortir de leur tanière, grâce au travail de défrichage de quelques passionnés. L’entrepreneur Stephan Clout a racheté Disderot en 2007. « Cet éditeur est mythique car, dans les années 1950, c’était l’un des seuls à produire des modèles contemporains, précise-t-il.Malheureusement, quand je l’ai repris, presque toutes les archives avaient disparu. J’ai retrouvé le catalogue et identifié dix luminaires que j’ai décidé de ressortir. » Sauvé de la faillite l’an dernier, le fabricant Burov-Leleu connaît lui aussi une deuxième jeunesse grâce aux rééditions de modèles français des fifties, comme le fauteuil Saturne, signé Geneviève Dangles et Christian Defrance. « Après guerre, l’outil de production national était affaibli et ces modèles étaient donc édités en petites séries » Pierre Gencey, historien Mais les plus actifs sont sans doute les galeristes spécialisés, tels Le Cube Rouge, à Paris, ou Pascal Cuisinier, qui expose actuellement la reconstitution d’un salon français meublé de pièces réalisées entre 1954 et 1957 par le collectif ARP (Atelier de recherche plastique), formé de Michel Mortier, Pierre Guariche et Joseph-André Motte. Fauteuil en forme de soucoupe en métal tendu de tissu, table basse lumineuse, bibliothèque modulaire composent cet intérieur rétro et racé. « Ces créateurs ont bénéficié des recherches effectuées sur les matériaux durant la seconde guerre mondiale, comme le contreplaqué moulé et les plastiques », explique Pascal Cuisinier.« Nous étions les premiers à les utiliser pour accentuer le confort, à nous intéresser à la qualité de l’espace pour tous », confirme Roger Fatus. Une vraie rupture, car, jusque-là, l’Art déco faisait primer le style et s’adressait à une clientèle fortunée. Pourquoi l’histoire a-t-elle oublié les Jeunes Loups ? « Après guerre, les designers français ne bénéficiaient d’aucun soutien politique, alors qu’en Scandinavie les gouvernements soutenaient le meuble avec des aides à l’export, explique Pierre Gencey. Et puis l’outil de production national était affaibli et ces modèles étaient donc édités en petites séries. » Lire aussi : Retours à la ligne de Pierre Paulin La quasi-totalité des fabricants français de cette époque a fermé. Même Meuble TV, le principal d’entre eux, a disparu sans laisser d’archives, privant les designers de postérité. Seule exception notable, Pierre Paulin, qui a su évoluer vers un style plus pop, en phase avec les goûts de ses contemporains, et a collaboré avec des maisons étrangères, avant d’être retenu par Pompidou et Mitterrand pour meubler le palais de l’Elysée.

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